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Elsa's Trips
14 avril 2024

Costa Rica - partie 2

Vendredi 16/02/24

 

On quitte notre hôtel pour prendre la navette que l’on a réservée pour rejoindre notre prochaine étape, La Fortuna.

Le midi le chauffeur nous propose une mini pause. On négocie pour gagner 5 minutes, et on va acheter un sandwich tout simple, jambon-fromage. On s’inquiète que le sandwich mette 15 minutes à être préparé, pendant que le chauffeur nous presse parce qu’il veut repartir. Évidemment quand les sandwichs arrivent, ils sont dans une boîte en polystyrène, accompagnés de frites et de salade… On n’apprend décidément pas de nos erreurs…! Et on se fait remarquer une fois encore.

 

Arrivées à La Fortuna on trouve un pressing pour faire une vraie lessive (vu l’odeur des vêtements sales une simple lessive à la main aurait été peu efficace) et on va se boire 2 excellents batidos dans un restaurant en ville. On fait quelques recherches pour organiser notre journée du lendemain. Bref, pour une fois, on a un tout petit peu de temps devant nous.

 

Ça ne va pas durer.

 

Samedi 17/02/24

 

On se lève à 6 h pour prendre le bus de 7h qui doit nous amener au parc national Arenal. A l’arrêt de bus, tout le monde nous affirme qu’il n’y a pas de bus à 7h, et qu’il ne passera qu’à 8h. Ca commence bien. Effectivement, on ne voit rien venir.

Du coup on décide de prendre le shuttle proposé par une auberge de jeunesse et qui permet avec un forfait d’accéder à plusieurs points de visite dans le coin.

En attendant son heure de départ, on mange nos biscuits dans le petit parc sur la place principale de la ville. On observe l’employé municipal qui s’occupe de ramasser les feuilles mortes en les virant grâce à sa souffleuse. Il est très appliqué : tous les arbres, buissons, fleurs et plantes vertes y passent.

 

Dans le shuttle on fait la connaissance d’un couple d’italo-polonais très sympas, quoiqu’assez radins d’après ce qu’ils nous racontent de leurs expériences de voyage. Ils descendent au parc privé « 1968 », dont le nom fait référence à l’année où le volcan Arenal est entré en éruption après 300 ans d’inactivité. L’éruption s’est terminée en 2010, soit très récemment.

Perrine et moi sommes les seules à descendre au niveau du parc national, le terminus. Le chauffeur nous dépose en nous disant bien qu’il nous récupérera à 11h30, et qu’il ne nous attendra pas si on n’est pas à l’heure au rdv. Nous voilà prévenues…

 

A l’entrée du parc se trouve un panneau montrant les sentiers accessibles. C’est un petit parc, il n’y a que 2 chemins, que la pancarte nous annonce plats à 94 %. Cela paraît d’une simplicité enfantine, presque déprimante.

Du coup, on décide d’emprunter le sentier le plus long, qui fait un détour par la forêt pour voir l’arbre El Ceibo, qui aurait plus de 400 ans, avant rejoindre le fameux volcan, le but de notre visite.

Nous commençons notre balade tout tranquillement. Au bout d’un moment, on voit que le chemin devient de plus en plus boueux. À partir de ce moment-là, la boue ne s’arrêtera jamais et deviendra de pire en pire. Il y a des moments où en s’en met jusqu’aux genoux. Parfois des petites planches de bois ont été disposées sur le chemin pour nous aider à passer, mais quelques mètres plus loin des étangs de boue s’étalent sur toute la largeur du sentier sans que rien n’ait été fait pour en permettre la traversée. Malgré cela nous nous accrochons et nous continuons à avancer. Bien sûr on est couvertes de boue, on transpire, on est à nouveau toute crasseuses.

 

Sur le chemin on croise des fourmis qui transportent des morceaux de feuille à la queue leu leu, un coati à 2 mètres de nous, et nous arrivons enfin au fameux arbre ceibo. Il est impressionnant, gigantesque. Il a récemment été frappé par la foudre et a été coupé en deux.

Le coati

Le coati

Le ceibo

Le ceibo

Tout cela est très joli, mais avec toute cette boue, nous avons mis deux fois plus de temps que prévu pour faire le sentier. Où est donc le volcan ?

Heureusement après le ceibo (et encore plus de boue) on rejoint assez rapidement le chemin principal et après quelques montées et un passage sur les anciennes coulées de lave noires, on atteint le point de vue qui nous permet de l’admirer. La vue est dégagée à la base, ce qui est une chance car ici la météo est très pluvieuse et brumeuse. Un gentil couple nous prend en photo devant.

Le volcan Arenal

Le volcan Arenal

Maintenant, on doit se magner, parce que le shuttle est à 11h30 et qu’il ne nous attendra pas. Sur le chemin du retour, des bus de touristes ont dû arriver entre-temps, parce que le parc, qui était très tranquille jusqu’à présent, commence à grouiller de monde. On en dégomme la moitié en se faufilant à toute vitesse au milieu d’eux. On court presque, mais on y est, on arrive au point de rdv à 11h27 précises !

 

Le chauffeur est de meilleure humeur que ce matin et commence à discuter avec nous. Il passe au 1968 pour récupérer les touristes qu’il a déposés ce matin. Il ne les voit pas et va se renseigner auprès du garde de l’entrée. Apparemment en arrivant ils ont dit qu’ils devaient aller aux toilettes puis se sont enfuis sans qu’il ne les voie, sans payer l’entrée du parc… la honte. Le chauffeur est outré.

 

Il nous dépose ensuite près d’un coin où il y a des sources chaudes naturelles. En fait, il y a plusieurs dans le coin, mais c’est généralement privatisé avec des installations plus ou moins luxueuses, et donc payant. Ici, on peut descendre à la rivière depuis le bord de la route, et s’installer dans l’eau parcourue de courants d’eau très chaude. On se trouve un super spot et on profite (ça change des bains de boue involontaires…).

Sources chaudes naturelles

Sources chaudes naturelles

Peu de temps après on a faim, donc on cherche où s’installer pour grignoter notre casse-croûte. Évidemment, en grosses flemmardes, on n’a pas préparé nos sandwichs à l’avance à l’hôtel, on a tout emmené tel quel : le pain, le fromage, l’avocat, les tomates… et un couteau de l’auberge de jeunesse que l’on a emprunté pour la journée.

Le problème c’est qu’ici rien n’est aménagé : pas de table ou même d’endroit confortable pour s’installer. On s’assoit donc en équilibre sur un bout de rocher pointu, et on essaie tant bien que mal de préparer notre repas sur nos genoux.

Puis on retourne dans l’eau, ce qui nous permet de nous débarbouiller un peu au passage…

 

On rentre en croisant les mauvais payeurs dans le shuttle. On essaie de leur tirer les vers du nez pour savoir ce qui s’est passé, mais ils ne nous disent rien. Cela dit, ils la ramènent beaucoup moins que ce matin…

 

De retour en ville on cherche une excursion pour la journée de demain. On a envie de faire du canoë sur la rivière au milieu de la forêt.

On met les agences de tourisme en concurrence et on rencontre d’abord un garçon charmant, qui nous explique en détail ce qu’il propose, et les conditions de l’excursion. Ça nous plaît bien mais par principe on va voir dans l’agence d’à côté. La fille est beaucoup moins enthousiaste, et nous débite sur un ton morne la description de l’activité. Voyant notre peu d’intérêt, elle ajoute : « mais vous pouvez aussi prendre l’option supplémentaire, grâce à laquelle on vous apprendra à faire des tortillas sur le bateau »… Perrine et moi avons la même réaction : « merci beaucoup Madame, on va y réfléchir », et on sort. Là, on éclate de rire : Faire des tortillas au milieu de la jungle ? Et puis quoi encore ?

 

On réserve donc avec le premier monsieur. Ensuite on va faire quelques emplettes, puis on repasse par le jardin au milieu de la place principale. Les oiseaux y font un boucan incroyable. On s’aperçoit vite que ce sont des centaines de petits perroquets, qui nichent dans les arbres et s’excitent à la tombée du soir.

On découvre également une jolie boutique artisanale (la seule de tout notre séjour), où une artiste vend en direct ses créations avec sa sœur.

 

Pour le resto de ce soir on décide d’aller dans un endroit un peu plus chic que d’habitude parce qu’il est samedi soir et qu’on a envie de se faire plaisir. Il y a de la musique live, c’est très sympa. On se prend un cocktail à 15 dollars chacune, ainsi qu’un houmous à se partager, qui est divin. On n’a pas les moyens de payer pour plus .

Évidemment, quand on ressort, on a encore faim. Mais il est difficile de trouver un resto qui sert encore à manger. On choisit une pizzeria et on se commande une pizza pas chère pour 2, pendant que tous les clients du resto se barrent parce que pour un Costaricien, un samedi soir à 21h15, c’est le moment d’aller se coucher.

Quand la pizza arrive, le resto est vide. Le patron, qui s’est installé à la table à côté, commence à nous raconter sa vie. C’est une sorte de vieil ivrogne désabusé. Il nous fait de gros sous-entendus relatifs à la saint Valentin « je l’ai passée seul avec mes chiens, c’est difficile de trouver une femme... ». Une fois la pizza engloutie, on se barre, non sans qu’il ne nous ait répété de revenir demain, et de nous dire au-revoir avec un bisou sur la joue qu’on n’avait pas vu venir.

 

Dimanche 18/02/24

 

On prend un excellent petit-déjeuner au restaurant Open Kitchen, assises à une table située juste à côté du haut-parleur qui passe de la très bonne musique, qui nous donne envie de chanter (qui aurait cru qu’on entendrait du Barbara Pravi au fin fond du Costa Rica?).

On rentre à l’hôtel et la voiture du tour opérateur nous attend déjà, pour nous emmener à l’excursion Safari Boat.

 

On rencontre les personnes avec qui nous allons partager notre canoë : notre guide José, ainsi que deux Britanniques, John et Patricia. Tout le monde est très sympa, et José est passionnant, nous racontant plein d’anecdotes sur la vie au Costa Rica (du style la drogue qu’on fait passer dans les ananas… je comprends mieux pourquoi ce fruit est si bon…) et nous montre plein d’animaux le long des rives.

Excursion safari boat

Excursion safari boat

On mange ensuite ensemble, le repas étant compris dans l’excursion. On goûte le thé à la canne à sucre, excellent. José propose de nous faire goûter le moonlight, et nous demande si nous voulons un grand ou un petit verre. Ne sachant pas de quoi il s’agit, on demande un grand. Oups, c’était du schnaps… on déguste aussi de l’excellent chocolat.

 

L’après-midi on se repose. Il pleut à verse dehors (y compris sur nos chaussures de rando que l’on avait mises à sécher dans la cour, évidemment…).

On réserve notre navette pour la prochaine étape du voyage, Tortuguero. Et le soir on va manger une fois encore à l’Open Kitchen, parce que c’était vraiment trop bon.

 

Lundi 19/02/24

 

La navette doit passer nous chercher devant notre auberge à 5h40.

Nous sortons à 5h37 et elle est déjà là ; le chauffeur nous presse et nous traite comme si on les avait fait attendre des plombes. Perrine et moi râlons, considérant que 3 minutes d’avance, à cette heure si matinale, c’est au moins l’équivalent d’une 1/2 heure d’avance en temps normal !

 

La navette est gérée par un gros tour opérateur et ça se voit : à 9h, on nous arrête dans leur complexe hôtelier pour prendre le petit déjeuner, et là, c’est l’usine : on doit faire la queue pour qu’on nous serve les différents plats, on n’a surtout le droit de toucher à rien, on nous traite comme des enfants en nous rappelant constamment les horaires, et un nombre incroyable de touristes se retrouve regroupé là.

On n’aime pas du tout.

 

Le programme prévoyait de nous déposer à 11h à l’embarcadère pour prendre le bateau nous emmenant à Tortuguero (inaccessible par la route). On pensait donc qu’on en aurait vite fini. Que nenni !

 

L’accompagnatrice qui est avec nous dans la navette nous annonce toute fière une surprise sur le trajet : on va visiter une plantation de bananes ! Tous les passagers sont interloqués : on a acheté une prestation de navette, un transport, pas une excursion ! C’est comme si la SNCF décidait, sans prévenir les passagers, d’arrêter ses trains au milieu de la campagne en annonçant : « Mesdames, Messieurs, votre attention s’il vous plaît. Le TGV 8290 effectuera une pause d’une heure afin de vous permettre de visiter la ferme de Roger, producteur de fromage de chèvre. Roger, ici Roger. Pour la sortie, veuillez emprunter le passage sous-terrain, s’il vous plaît ».

On arrive à la plantation, et on voit surtout des esclaves modernes qui effectuent un boulot incroyablement physique, sous une chaleur étouffante, entourés de touristes qui les prennent en photo comme s’ils étaient au zoo. Écœurées, on rentre dans la navette.

Mais ce n’est pas tout. On nous annonce une deuxième surprise. Cette fois-ci, on nous emmène voir un éleveur de coléoptères géants. Super. Quand est-ce qu’on arrive ?

 

On descend enfin à Cano Blanco pour prendre le bateau. On nous annonce une traversée d’environ 1h10, mais on tombe sur le capitaine le plus mou du monde et finalement on est coincées pendant 2h30 sur le bateau, avec des gilets de sauvetage ridiculement énormes qui nous empêchent de bouger. On se traîne comme des paresseux.

 

Enfin, on arrive à Tortuguero, sous la pluie battante. On ne sait pas comment faire pour rejoindre notre auberge car il n’y a pas d’adresses, ici. Google Maps ne nous aide pas plus car il ne reconnaît manifestement pas les rues et nous voit au milieu de la nature.

On se résout donc à demander notre chemin à la fille de l’accueil de l’agence où a débarqué notre bateau. Elle nous dit que ça va être difficile, parce que c’est loin, et qu’il faut s’y repérer sans nom de rues, sous la pluie et avec nos gros sacs à dos… elle finit par nous dessiner un petit plan qui indique l’auberge à environ 700 mètres… heu… on n’a pas la même définition de « loin », toutes les deux.

On s’élance sous la pluie battante en faisant « splaff splaff » avec nos sandales dans les immenses flaques d’eau et de boue.

On finit par arriver, immondes, fidèles à notre légende.

 

On se repose un peu dans la chambre puis on part à la recherche d’une excursion pour la journée de demain. On se prend ensuite un bon batido puis on va se balader sur la plage puisque la pluie s’est enfin calmée. L’eau est beaucoup trop agitée pour pouvoir se baigner, mais la plage est magnifique après la tempête.

La plage de Tortuguero après la tempête

La plage de Tortuguero après la tempête

On ressort le soir pour aller manger au resto, mais on a l’outrecuidance de rester à papoter un peu trop longtemps, et à 21h15, alors que toutes les lumières sont éteintes, le serveur vient nous amener l’addition d’autorité, parce que tout le monde devrait déjà être au lit à cette heure indue.

 

Mardi 20/02/24

 

On se lève comme d’habitude beaucoup trop tôt dans ce pays, pour être à 6 heures au lieu de rdv pour l’excursion en canoë sur les canaux du parc naturel.

Mais cette fois-ci le guide est beaucoup moins sympa. Il marmonne à moitié dans sa barbe, et nous engueule presque quand on n’arrive pas à voir les animaux qu’il nous pointe du doigt. Alors que franchement, les caïmans sont maîtres dans l’art du camouflage.

Petit test : arrives-tu à trouver le caïman ?

Petit test : arrives-tu à trouver le caïman ?

Une fois revenues sur la terre ferme, il se met à pleuvoir à verse, et ça ne s’arrêtera plus jamais.

On fait une pause forcée à l’auberge. Au bout d’un moment, on se dit que la météo ne va pas s’améliorer et on se décide à sortir sous la pluie pour faire la 2ème partie du parc national, qui est terrestre (contrairement à la partie maritime qu’on a fait ce matin) et dont l’entrée se trouve juste au bout de la rue principale du village.

La visite est sympa mais même si on évite les plus grosses draches, on est rapidement trempées.

 

Quand on rentre, on meurt de faim et on s’arrête dans un resto pour se prendre une crêpe aux fruits de la passion pour ma part et un smoothie chocolat banane pour Perrine. La table est sur la terrasse (pas de place à l’intérieur), il ne fait pas bien chaud et on est bien mouillée. Résultat, on a super froid. Perrine a les lèvres qui commencent à devenir bleues. C’est pas le moment de faire une hypothermie.

On rentre donc se sécher. Il y a sans cesse des coupures de courant mais rien de méchant.

Le soir on va manger au restaurant El Nino. Le patron décide de mettre des chansons de Bob Marley en fond sonore, et ça nous donne envie de chanter.

Après avoir cassé les oreilles des autres clients, on rentre en chantant du Bob Marley et en sautant dans les flaques. On se fait une soirée chanson très sympa (petit bonus pour « Je veux du sale » de David Castello-Lopez qui est particulièrement approprié pour ce voyage).

 

Mercredi 21/02/24

 

Le jour où on a failli mourir.

 

On petit-déjeune dans une boulangerie qui continue à servir malgré les coupures de courant répétées. Il a beaucoup plu pendant la nuit et il pleut toujours pendant qu’on mange.

 

On monte dans le petit bateau 10 places qui va nous amener à Moin, d’où on rejoindra notre prochaine étape, Cahuita. Le capitaine a l’air du genre désinvolte : il ne fait aucun speech sur la sécurité quand on monte, et les gilets de sauvetage sont en option.

Il part à toute blinde, il prend les virages comme un fou, le bateau penche à chaque fois et les passagers frôlent l’eau. A un moment il manque de noyer un pauvre buffle qui se délassait tranquillement dans la rivière !

Au moins on ne se traîne pas comme à l’aller… mais bon, c’est quand même impressionnant. On est au milieu de la forêt vierge et il y a des caïmans dans l’eau, on ne peut pas manquer de s’interroger sur ce qu’il se passerait si le bateau venait à chavirer…

Soudain, il stoppe net. Il nous explique que l’eau a tellement monté que le bateau s’enfonce dedans et qu’il doit attendre quelques instants qu’il remonte naturellement à la surface. Il renouvelle l’opération plusieurs fois, et il semble surpris du niveau de l’eau. Il prend des photos et des vidéos sur son téléphone. Preuve que la situation doit être exceptionnelle, même pour un coin qui est habitué à recevoir beaucoup d’eau pendant la saison des pluies.

 

On arrive devant un pont suspendu, qui relie 2 – 3 maisons de part et d’autre du fleuve. L’eau a tellement monté qu’on se demande si le bateau va passer dessous… le bateau avance lentement, et quand on est juste devant, il faut se rendre à l’évidence : on ne passe pas. Comme il s’agit d’un pont suspendu, qui n’est donc pas « en dur », le capitaine tente une manœuvre : il demande à un des passagers, un grand gaillard bien costaud, de se lever, se mettre à l’avant, et essayer de soulever le pont pendant qu’on passe dessous. C’est peine perdue, il n’y arrive pas.

Le capitaine est dans l’expectative. Comment va-t-on pouvoir avancer ?

 

Entre-temps, un type est sorti de sa maison et nous observe, se demandant visiblement comment on va s’en sortir. Tout est inondé. La maison est sur pilotis donc elle a échappé au pire, mais on ne voit plus de route, de champ, ou autre. Que de l’eau brune partout.

Le capitaine nous annonce alors qu’il va contourner le pont. Puisqu’il n’y a plus de démarcation avec la terre ferme, il pense pouvoir faire passer son bateau sur le côté.

Le type devant sa maison, qui le voit commencer à faire sa manœuvre, lui crie qu’il est fou et qu’il ne peut pas passer par là. Ce n’est pas très rassurant, quand les locaux, qui maîtrisent les lieux et les situations de forte pluie, nous disent qu’on ne peut pas passer.

 

Le capitaine n’en a cure et commence à avancer. C’est compliqué, parce qu’il y a beaucoup de courant à l’endroit où le fleuve passe, et que sur le côté, ce n’est pas fait pour les bateaux : il y a des arbres, des piquets le long de ce qui semble être des champs, des grillages, etc. Le bateau doit essayer de naviguer entre. Le capitaine demande au passager grand gaillard de l’aider et de repousser les obstacles pour se frayer un chemin. Celui-ci se lève, se met sur le côté pour essayer de pousser les branches d’arbre, et manque de faire chavirer le bateau. Tout le monde retient son souffle. Une des passagères, une Française avec ses deux jeunes enfants et son mari, commence à paniquer.

Le capitaine voit que ça ne fonctionne pas et décide de couper le moteur et de descendre : il plonge dans l’eau jusqu’à la taille, prend une corde, l’attache à l’avant du bateau et le tire en tentant de le diriger ainsi. Il a des pagaies dans le bateau et demande à tous les hommes de pagayer pour l’aider.

La Française commence vraiment à faire une crise de panique. Son mari essaie de la rassurer en lui disant que tout va bien se passer, et qu’au pire, même si le bateau se coinçait, on pourrait débarquer et aller se réfugier dans la maison à côté en attendant qu’on vienne nous chercher. Elle lui explique qu’elle n’a pas peur de ça, mais que là, le moteur est coupé, sans capitaine à son bord, qu’on est donc à la merci du courant qui est très fort au milieu du fleuve et qu’on peut se faire emporter de cette manière. Il détourne la conversation.

Tout le monde retient son souffle et le type sur la terrasse de sa maison nous observe avec attention. C’est épique, surréaliste, et un peu effrayant.

Le capitaine finit par réussir à faire passer le bateau entre les différents obstacles, aidé par les passagers. Il le rapproche du centre du canal, puis saute dedans à la dernière minute, remet le moteur en route, et parvient à stabiliser le tout avant que le courant nous emporte.

Ouf ! C’était une sacrée aventure.

 

Il repart plus avant. On arrive dans un coin très sauvage où le cours d’eau s’élargit mais où le courant a charrié des herbes, des bûches, des branches, à la surface de l’eau, ce qui crée des sortes d’îles flottantes qui obstruent complètement le chemin. On avance très doucement pour éviter que les longues herbes ne se prennent dans le moteur du bateau. Soudain, on voit devant nous un mur de branchages, aussi haut que le bateau, qui nous fonce dessus, porté par le courant. La Française est au bord de l’apoplexie. Le capitaine met tranquillement le bateau à l’arrêt. Le courant finit par faire passer l’obstacle sur le côté du bateau, on peut à nouveau avancer au milieu de cette forêt flottante.

 

Au bout d’un moment, on finit par croiser un petit bateau venant d’en face. Voilà enfin une bonne nouvelle ! S’il a réussi à passer jusque-là, c’est qu’on peut avancer.

Bientôt, la route se dégage et on navigue à nouveau sur un fleuve normal. Le capitaine décide donc de reprendre ses bonnes habitudes et repart à fond comme au début, en prenant ses virages à toute allure en penchant le bateau à mort. C’est manifestement un accroc à l’adrénaline…

On finit par arriver à Moin. Les Français, qui avaient fait ce même trajet dans le sens inverse, nous disent qu’ils avaient mis 3 heures à l’aller, alors qu’on n’a mis que 2h30 pour faire ce trajet plein d’obstacles au retour…

En descendant, je remercie le capitaine pour nous avoir tiré de là (il a quand même beaucoup donné de sa personne), mais il hausse les épaules, considérant manifestement que ce n’était rien d’extraordinaire.

 

A Moin nous sommes censées prendre un collectivo pour nous emmener à Cahuita, mais le parking est vide. Il n’y a qu’un taxi, qui attendait 2 touristes qui l’avaient réservé à l’avance. On se bat avec le chauffeur pour négocier le prix, il ne veut pas céder. En plus commence à pleuvoir. On n’en peut plus.

Il finit par revoir un peu son prix à la baisse, donc on accepte, on n’a qu’une hâte, rejoindre notre auberge.

 

Enfin, on arrive à destination. Il pleut, donc on reste un peu dans notre chambre en attendant que ça se calme, histoire de nous remettre de nos émotions.

 

Le soir, la pluie cesse et on peut enfin sortir pour visiter le village. On va manger au Ewa, qui nous sert d’excellents cocktails, gigantesques. Voilà qui finit de nous requinquer. La musique d’ambiance est sympa aussi, on ne peut pas s’empêcher de commencer à chanter. En nous entendant, le patron nous informe que demain soir il fait une soirée DJ qui commence à …. 22 heures ! Incroyable ! Enfin une activité nocturne. On sent qu’on est vraiment arrivées sur la côte caraïbe et que la culture est différente.

Un cocktail bien mérité

Un cocktail bien mérité

Jeudi 22/02/24

 

Le matin on se fait plaisir et on prend le temps de déguster un bon petit déjeuner, sur la tersasse de l’auberge, au soleil , au milieu des fleurs exotiques et avec le chien de la maison qui nous fait plein de câlins. On discute aussi avec Kim, la propriétaire française, qui est très sympa et nous donne plein de bons plans.

C’est vrai que c’est pratique parce que le parc national n’est qu’à 10 minutes de marche. Il n’est pas très grand et plutôt tranquille, avec des sentiers plats qui longent la mer. Ça nous va très bien.

On marche un moment mais le chemin est bloqué devant nous à cause de la montée des eaux. On fait donc demi-tour et on décide d’aller se baigner, puis de se poser un moment devant la mer en mangeant des cacahuètes au caramel. La vie est belle.

 

A la sortie du parc on voit une petite foule amassée sous deux arbres. On s’approche pour voir de quoi il s’agit.

C’est un paresseux qui est accroché à la branche d’un arbre et qui tente de passer sur l’arbre d’à côté. Le pauvre a toutes les peines du monde à attraper la branche qu’il vise. La foule apitoyée essaie de l’aider en lui rapprochant la branche un maximum, mais malgré ses nombreuses tentatives il échoue lamentablement et finit par faire demi-tour et aller s’installer en haut de son arbre pour se remettre de ses efforts physiques.

L'effort est intense ....

L'effort est intense ....

Mais n'a pas payé

Mais n'a pas payé

Vers 13h on prend le bus pour se rendre à Porto Viejo, une des seules villes de la côte qui correspond à l’image que l’on se fait d’une station balnéaire : des bars, de l’animation, des magasins, la fête et les touristes.

On prend un bon déjeuner dans un petit resto local, et on va faire un peu de shopping. Ca fait du bien de faire des activités normales de vacancières pour une fois. En plus on ne pue pas, on n’est pas trempées, c’est une sensation que nous avions presque oubliée.

On va même se faire plaisir avec une dégustation de chocolat local dans un café/magasin un peu chic et bobo tenu par un Canadien.

On se dit cependant qu’il est temps de rentrer car le soir commence à tomber et l’ambiance de la ville change : les drogués se réveillent et sortent de leur tanière, et on sent qu’ils ont envie de faire la fête.

On rentre tranquillement à Cahuita, qui est plus calme.

 

Le soir on cherche un resto, quand on se fait alpaguer par le serveur du Canguro Loco, bar/resto qui propose une happy hour à des prix défiant toute concurrence (5 € les 2 cocktails). D’habitude on ne rentre jamais dans les endroits où le serveur essaie de faire du rabattage, mais là, l’appel du rhum est le plus fort.

On est très agréablement surprises. Le cocktail est très bon, et servi en quantité généreuse. Il y a un guitariste live, une très bonne ambiance, et nos plats sont très bons également.

 

On passe une très bonne soirée, puis on décide en rentrant de passer par le Ewa, pour voir cette histoire de soirée DJ…

C’est en fait le patron qui a installé une platine juste devant l’entrée de son resto, et la musique est vraiment sympa. Il y a un peu de monde dans la rue qui écoute, mais personne ne danse.

Perrine et moi décidons de remédier à ça et nous plantons devant lui pour danser, et on finit par attirer du monde. Quelques jeunes du village nous abordent et essayent d’entamer une conversation, mais on voit bien qu’ils n’ont pas l’habitude (ou alors les touristes les impressionnent) : « Bonjour, tu viens d’où ? » « De France » « OK ». 10 minutes plus tard : « t’as quel âge? »… 5 minutes plus tard : « t’es contente d’être là ? »

 

En tout cas on s’amuse bien, mais vers 23h30 on décide de rentrer à l’auberge. En arrivant, on tombe sur la piscine au milieu de la cour. C’est vrai qu’on avait eu envie de se faire plaisir pour notre dernier hôtel, en en choisissant un avec une petite piscine, mais on s’est rendu compte qu’on n’aurait pas le temps d’en profiter. On a bien eu chaud à force de danser, et là, franchement, elle nous fait de l’œil.

Bon, il y a des règles de vie en communauté assez strictes ici, histoire de ne déranger personne. Par exemple, interdit d’utiliser la cuisine après 21h (ce qui nous arrange bien, vu que notre chambre donne pile dessus). Mais la piscine ? Bah, allez, on n’en sait rien donc on n’a qu’à dire que c’est autorisé. Pas le temps de se changer, et de toute façon il fait nuit et tout le monde dort, donc on se met en sous-vêtements et on plonge dedans. Elle est bien fraîche. On barbote un peu, quand je m’aperçois qu’il y a une caméra pointée droit sur nous… On écourte donc assez rapidement notre baignade, l’eau étant de toute façon assez froide, et on va se coucher en priant pour que personne ne regarde les images.

 

Vendredi 23/02/24

 

Le lendemain matin on a du mal à se lever. On avait prévu de prendre le bus de 7h, mais finalement on décide d’opter pour celui de celui de 9h, comme des branleuses (selon les normes costariciennes).

On va petit-déjeuner et préparer nos sandwichs de ce midi dans la cuisine en disant bonjour à Kim. Elle n’a pas l’air de nous regarder bizarrement, ouf, elle n’a pas dû voir les images. D’autant que quand je sors dans la cour, je vois, derrière la piscine, de grands panneaux que je n’avais pas remarqués, qui listent les règles d’utilisation, et notamment l’interdiction de se baigner après 20h.

La préparation des sandwichs se trouve perturbée par une colonie de fourmis. Des hôtes ont décidé de se faire une salade de fruits, et ont fait couler du jus partout sur le plan de travail, ce qui a dû les attirer. Résultat, pendant que Perrine passe les tranches au grille-pain, elles en profitent pour attaquer le paquet. Résultat, quand j’arrive, les fourmis ont tout envahi et on est obligées de jeter les 3/4 du paquet. On réussit juste à sauver 4 petites tranches, histoire de se faire un mini sandwich chacune.

 

Le but de la journée est d’aller au parc national de Manzanillo. Plusieurs personnes nous en ont parlé. Il paraît qu’il est un peu difficile d’accès et que la rando est assez physique, mais on se dit qu’on en a vu d’autres.

On prend donc le bus de 9 h qui nous amène jusqu’au village de Manzanillo. En descendant, on croise un touriste qui nous dit qu’il a fait la rando hier et qu’il en a bavé. Selon lui, c’est « très technique, il y a de la boue, on glisse, c’est vraiment pas facile ».

Quand on prend nos tickets à l’entrée, la garde forestière nous conseille de « marcher 1 kilomètre, puis de faire 1/2 tour ». Eh bien, ça promet…

 

On démarre donc, remontées à bloc, bien préparées, et les chaussures de rando prêtes à fumer.

A l’entrée, le chemin longe la plage, il est large et très facile. On voit des hordes de touristes en tongs, avec les serviettes de plage et la glacière à la main… Hum, ce n’est n’est pas exactement ce qu’on nous avait vendu.

Mais la plupart des touristes s’arrêtent assez vite pour aller se poser sur l’une des magnifiques plages du parc.

 

Le parc national Manzanillo

Le parc national Manzanillo

On continue et c’est vrai que le chemin devient légèrement plus difficile. A un moment, il y a une grande descente assez pentue et couverte de boue, qui glisse bien. Heureusement, il y a une rampe tout du long, donc on peut s’en sortir sans tomber à condition de tout faire à la force des bras.

 

On arrive enfin à « la cueva », l’endroit où on nous a conseillé de faire 1/2 tour.

Mais ne doutant pas de nos capacités et la curiosité aidant, nous décidons de continuer.

Le chemin se révèle en fait très agréable. Il y a beaucoup moins de monde qu’au début du sentier, et surtout plus du tout le même type de personne : ce sont dorénavant des randonneurs avec chaussures de rando et sac à dos, et plus des vacanciers balnéaires.

Le chemin est un peu boueux et glissant, mais franchement, on commence à avoir de l’expérience dans ce domaine, et là ça nous paraît presque facile.

Au bout de 2h30 de marche, on arrive au bout du parc. Un petit panneau indique la plage de Bite, située en contrebas. On commence à s’engager dans la descente, mais elle est périlleuse, et pour le coup il n’y a pas de rampe où s’accrocher. J’hésite à faire 1/2 tour. Perrine insiste, on n’est pas venues jusque-là pour rien, elle veut voir la plage de Bite. On descend donc lentement, en étant très prudentes, et dans ma tête je me dis que la montée en sens inverse va être sacrément galère.

On arrive enfin à une très jolie plage qui a beaucoup de charme. Je décris les lieux à Perrine, et notamment un petit bateau qui est amarré tout au bout, dans un coin. « Mais c’est super, s’exclame-t-elle, on va lui demander de nous ramener à l’entrée ! » et elle s’élance dans la direction du bateau.

Le jeune matelot nous dit qu’il attend un couple de touristes, mais qu’il serait ravi de nous ramener également. 5 minutes plus tard, les touristes arrivent et on démarre. Quel timing !

La plage de Bite

La plage de Bite

Il nous dépose à la plage située juste avant l’entrée du parc. C’est une belle plage publique, dont le sable blond et noir s’entremêle délicatement. L’eau est juste à la bonne température. On en profite à fond, sachant que c’est notre dernière baignade.

On va ensuite se sécher au soleil, en mangeant nos minis sandwichs qui nous laissent sur notre faim. C’est pas grave, on a repéré un super vendeur d’empanadas à Cahuita, on ira s’en acheter pour le goûter.

 

On prend le bus du retour, qui s’arrête devant chaque plage le long du littoral. C’est très long.

Résultat, quand on arrive à Cahuita il est 16h50. Le vendeur d’empanadas ferme à 17h. On court jusqu’au magasin. On arrive devant à 16h57. Mais il n’y a plus personne, et tout est rangé. Sniff…

Bon, tant pis, vu l’heure, on va attendre le repas du soir.

 

En faisant nos comptes on s’aperçoit qu’il nous manquera un peu de liquide pour la fin du voyage. On décide donc d’aller au seul distributeur du village. Le copain de Kim m’avait prévenu qu’il était très capricieux : « il y a une méthode à connaître : tu insères ta carte, tu la retires aussitôt, et ensuite tu peux la réinsérer et faire ton code » .

On arrive devant le distributeur, il y a 3 personnes devant nous, tous des locaux a priori. Le premier connaît manifestement la méthode. Ca ne marche pas. Il essaie une deuxième fois. Sans succès. Une troisième. Non, Il soupire bruyamment et s’en va.

Deuxième personne : idem.

On s’inquiète un peu. Si on n’a pas de liquide on ne peut pas payer pour demain.

La troisième personne essaie une autre méthode. Pas de bol. Une nouvelle méthode. Nada.

A notre tour. Premier essai : succès ! La chance du débutant. On ne finira pas au poste de police. Une excellente nouvelle.

 

On a prévu de passer la soirée au Reggae Bar. Kim nous a dit que c’était « the place to be » le vendredi soir. Il y a de la musique live, tout le monde danse, il y a une super ambiance paraît-il.

La soirée est censée commencer vers 19h-19h30.

On emprunte le long chemin à la sortie du village et marche 20 minutes avant d’atteindre notre destination. C’est assez isolé.

Quand on arrive, à 19h15, c’est noir de monde, et il n’y a plus une table de libre. Les serveurs débordés courent dans tous les sens. On arrive à en intercepter un et on lui demande s’il y a un endroit où on peut s’asseoir. Il nous dit qu’il faut qu’on attende que quelqu’un parte. Il fait mine de partir, puis, culpabilisant peut-être un peu, trouve une chaise pour Perrine et la fait s’asseoir à côté de l’entrée. Un couple à une table me propose une chaise libre, que j’accepte bien volontiers.

Nous voilà donc toutes les deux assises côte à côte le long du mur, à observer l’activité frénétique du restaurant qui se remplit de plus en plus de minute en minute. Heureusement que tout est ouvert et qu’on est à côté de la plage, ça évite à tout le monde de crever de chaud.

 

Au bout d’un moment, voyant bien que personne ne quittera sa table, et sentant vraiment la faim nous tourmenter, on demande à un serveur s’il est envisageable qu’on mange sur nos genoux. Il est d’accord, donc on lui demande le menu. Il reprend sa course et disparaît de nos radars.

Je finis par choper un autre serveur et à récupérer un menu.

Soudain, je vois des gens quitter les lieux. Je me précipite où ils étaient assis : sur une espère de petite barre en bois, avec devant une planche sur laquelle on devrait arriver à faire tenir nos assiettes. On s’y installe, ce sera mieux que rien.

Mais le couple qui est à la table de 4 juste devant nous dit que les 2 autres places sont libres et nous invitent à les rejoindre.

Au même moment, un serveur vient prendre notre commande. On commande chacune un cocktail et un plat bien copieux, car on meurt de faim à cette heure.

 

Entre-temps, les musiciens sont arrivés et les gens ont commencé à danser. On profite de la musique et on entame la conversation avec nos voisins de table. C’est un couple de Français très sympathiques. On échange nos anecdotes de voyage.

Ne voyant toujours pas notre commande arriver, on relance un serveur. Il nous amène rapidement nos cocktails. Heureusement, on a eu la bonne idée toutes les deux de choisir une boisson à base de lait de coco, donc assez riche. Ça trompe un peu la faim. Nos voisins de table nous disent qu’ils ont commandé leur plat il y a une heure et demie et qu’ils n’ont toujours pas été servis. On a comme un mauvais pressentiment.

On décide ensuite d’aller danser sur la piste. L’ambiance est survoltée et tout le monde est en surchauffe.

Après s’être bien dépensées, on retourne s’asseoir. Le couple de Français commence à s’énerver de n’être toujours pas servis. Nous, on s’est fait une raison. On finit nos énormes verres de cocktail pour étancher la soif et tromper la faim.

Les Français en ont marre et partent en disant qu’ils vont chercher à manger ailleurs. Ca nous fait bien rire, il est plus de 22 heures, plus rien n’est ouvert à cette heure. On se dit que nous, on mangera du pain et du fromage qu’il nous reste au frigo quand on rentrera à l’hôtel.

 

On est bourrées.

 

Après un moment, on décide également qu’il est temps de rentrer. Impossible de croiser un serveur, ils ont dû décider qu’ils en avaient assez fait pour la soirée et sont partis danser avec les clients. Je m’interroge sur comment payer les cocktails. Perrine me rappelle qu’on pourra toujours les payer le jour où ils nous ramèneront les plats qu’on leur a commandés depuis des heures. Elle a bien raison.

On sort en titubant et on décide d’aller en face sur la plage voir l’océan. Il est très beau de nuit éclairé par la lune, ou plutôt par les lunes vu que je vois tout en double.

Le Reggae Bar, vu depuis la plage (la photo est bizarrement floue...)

Le Reggae Bar, vu depuis la plage (la photo est bizarrement floue...)

Nous deux devant la mer

Nous deux devant la mer

On rentre et bizarrement le trajet paraît beaucoup plus court qu’à l’aller. On réussit miraculeusement à retrouver l’hôtel.

Une fois arrivées, on s’écroule sur le lit, n’ayant plus la force de se faire des tartines.

 

 

Samedi 24/02/24 et fin du voyage

 

On a heureusement eu la présence d’esprit de mettre le réveil à 6h30 hier soir, vu qu’on n’avait toujours pas fait nos sacs.

Perrine se bat pour faire rentrer ses 5 paquets de café dans le sien.

On est assez fatiguées mais les effets de l’alcool se dissipent heureusement assez vite.

 

Le trajet de Cahuita à San José prend normalement seulement 3h30, mais évidemment ce week-end ils font des travaux sur la route principale donc il faut faire un long détour et ça prend pas moins de 1h30 de plus. On prend notre mal en patience.

 

Arrivées dans la capitale il faut trouver la gare routière d’où nous pourrons prendre le bus pour Alajuela, où nous passerons la nuit. Il faut marcher 25 minutes d’après Google.

La ville n’est pas accueillante du tout. Déjà, dès la sortie du bus on est alpaguées de toutes parts. Les habitants nous disent tout de suite qu’il est impensable de regarder notre trajet sur le téléphone, si on le tient à la main on nous l’arrachera à coup sûr. On mémorise donc le trajet, et on s’arrête de temps en temps pour vérifier avec Perrine qui fait bouclier humain et empêche l’accès au téléphone.

La rue est pleine de drogués, de SDF, il fait une chaleur étouffante, la circulation est continue et le bruit assourdissant. En plus Google nous a donné une mauvaise adresse. On fait donc demi-tour et on finit par trouver notre bus, dans lequel on monte en passant devant tout le monde (c’est un bus local, il y a une foule qui veut monter dedans) parce que le chauffeur a repéré Perrine et l’a fait passer en priorité. On a donc la chance d’avoir une place assise, mais il n’y a pas de place pour nos bagages, donc on passe les 45 minutes de trajet écrasées sous les sacs à dos qu’on a mis sur les genoux.

 

Arrivées à Alajuela, l’ambiance est plus tranquille, ça fait du bien. On se félicite d’avoir choisi cette ville, juste à côté de l’aéroport, plutôt que San José, pour notre dernière nuit.

On va faire quelques achats de bouteilles de rhum, puis on se trouve un petit resto bien sympa pour notre dernier soir.

Il est très bon mais ils ne servent pas de batido, et on ne veut pas quitter le pays sans en prendre un dernier.

On se rend donc dans le petit bar/resto local à côté de notre auberge pour en commander. C’est un petit spot très populaire et très sympa. Il y a encore du monde, et plein de familles avec de jeunes enfants, qui mangent à 21 heures 30 passées. On avait perdu l’habitude.

 

Le lendemain matin on se lève tôt pour aller prendre notre avion.

Le premier trajet est pas terrible, mais ça on le savait déjà. C’est pas grave, on sait que le 2ème est meilleur (couvertures, fioles de Bailey’s…). On fait escale à Montréal où on a à peine le temps de déjeuner sur le pouce, puis on monte dans le second avion. Et là, c’est le drame.

Le commandant de bord a décidé de mettre la clim à fond et l’équipage ne veut rien entendre quand on lui dit qu’on meurt de froid. La pauvre petite couverture qu’on nous a donnée ne suffit absolument pas à combattre le froid glacial. Au fur et à mesure que le temps passe, on voit les passagers remettre leur doudoune, leur capuche, leurs gants, puis on les entend tousser, éternuer, se moucher…. On va finir par être responsables de la prochaine pandémie.

Le pire c’est pour Perrine. Elle voulait voyager avec ses chaussures de rando, parce qu’elles sont plus confortables. Mais elles étaient aussi dégueulasses. Elle a donc eu la bonne idée de les laver quand on était encore à Cahuita. Malgré le fait de les avoir portées accrochées à son sac pendant tout le trajet, elles n’ont pas pu sécher correctement. L’air glacial sur les chaussures mouillées est donc particulièrement désagréable.

Je regrette d’autant moins d’avoir joué la facilité (à défaut du style) et de porter mes sandales avec des chaussettes.

On arrive enfin à Francfort, gelées. Ici il fait froid et il pleut.

Finalement, c’est dans le bus pour Strasbourg Flixbus que l’on fait le trajet le plus confortable. On arrive même à somnoler un peu.

Tant mieux, parce qu’on arrive lundi midi, et que j’enchaîne l’après-midi au travail !

On rentre donc totalement épuisées du Pays Aux Chaussures Mouillées, mais ravies de notre expérience.

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